Tuesday, October 28, 2014

Gaudin et la métropole, après lui le déluge





Si tout semble sous contrôle au sein de la section UMP des Bouches-du-Rhône qu'il préside, Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, perd peu à peu de son influence à MPM. La communauté urbaine en pleine transformation, devrait être le théâtre des grandes manœuvres politiques des années à venir. Le Parlement a voté le 27 janvier dernier la loi MAPAM, réorganisant les intercommunalités, et consacrant la notion de métropole. Six groupements de municipalités du département rejoindraient Marseille et les 17 autres communes avoisinantes. Cette instance administrerait les 1.5 millions d'habitants de la zone en s'arrogeant des compétences jusqu'alors émiettées parmi d'autres collectivités territoriales.
Jusqu'alors lot de consolation attribué par Jean-Claude Gaudin à de fidèles lieutenants (échappant à Muselier, revenant à Teissier). L'édile marseillais bénéficiait de son aura pour guider la politique de la communauté. Or, depuis que MPM a connu une alternance et l'élection Guy Teissier, en quête d'indépendance, rien n'est plus pareil.

Malgré tout, c'est au maire de Marseille que Maryse Joissains, malgré l'appui du président de la communauté urbaine, tend la main. Opposée à la future métropole à l'instar d'un grand nombre d'élus locaux, le gouvernement a fait de Jean-Claude Gaudin son interlocuteur privilégié. « Les relations de Jean-Claude Gaudin se sont tendues avec l'exécutif sur la question des rythmes scolaires » rappelle Philippe Langevin. Peut être souhaite-t-il calmer l’Élysée et Matignon en prenant soin au passage de sauvegarder les intérêts de la cité phocéenne.

Plus que l'influence de Jean-Claude Gaudin, c'est celle de Marseille qui est remise en cause. René Borruey, architecte, enseignant-chercheur à l’École Nationale Supérieure d’architecture de Marseille, évoque une ville en déclin démographique et économique entre les années 70 et 90, au profit de la périphérie. L'intercommunalité impulsée par l’État pour rééquilibrer le territoire et mutualiser les infrastructures et services, conduit selon les édiles locaux à "payer pour Marseille". La réforme territoriale a mis en relief la « polarisation du centre face à la périphérie » selon le politologue Nicolas Maisetti. Alors qu'un nouveau pallier de coopération intercommunale est franchi, la communauté urbaine largement dominé par une majorité de droite se déchire. Les « petites villes » réclament plus d'autonomie face à Marseille. En-dehors du FN, il y a la liste UMP et 2 autres constituées par des élus (DVD) de petites communes qui essaient de faire plier le géant marseillais. Le maire de Marignane, Eric le Dissès, mène un de ses groupes. Il a déjà fait main-basse sur une vice-présidence après avoir fait perdre à une voix près, la présidence de MPM à l'UMP en 2008.

Si Jean-Claude Gaudin semble mener sa barque dans la formation de la métropole, il y a fort à parier que son retrait futur de la vie politique, contribuera à enfoncer encore davantage la droite locale dans la tourmente.

Cyrille CRESPY & Florent BASCOUL

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