Si tout semble sous
contrôle au sein de la section UMP des Bouches-du-Rhône qu'il
préside, Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, perd peu à peu de
son influence à MPM. La communauté urbaine en pleine
transformation, devrait être le théâtre des grandes manœuvres
politiques des années à venir. Le Parlement a voté le 27 janvier
dernier la loi MAPAM, réorganisant les intercommunalités, et
consacrant la notion de métropole. Six groupements de municipalités
du département rejoindraient Marseille et les 17 autres communes
avoisinantes. Cette instance administrerait les 1.5 millions
d'habitants de la zone en s'arrogeant des compétences jusqu'alors
émiettées parmi d'autres collectivités territoriales.
Jusqu'alors lot de
consolation attribué par Jean-Claude Gaudin à de fidèles
lieutenants (échappant à Muselier, revenant à Teissier). L'édile
marseillais bénéficiait de son aura pour guider la politique de la
communauté. Or, depuis que MPM a connu une alternance et l'élection
Guy Teissier, en quête d'indépendance, rien n'est plus pareil.
Malgré tout, c'est au
maire de Marseille que Maryse Joissains, malgré l'appui du président
de la communauté urbaine, tend la main. Opposée à la future
métropole à l'instar d'un grand nombre d'élus locaux, le
gouvernement a fait de Jean-Claude Gaudin son interlocuteur
privilégié. « Les relations de Jean-Claude Gaudin se sont tendues
avec l'exécutif sur la question des rythmes scolaires » rappelle
Philippe Langevin. Peut être souhaite-t-il calmer l’Élysée et
Matignon en prenant soin au passage de sauvegarder les intérêts de
la cité phocéenne.
Plus que l'influence de
Jean-Claude Gaudin, c'est celle de Marseille qui est remise en cause.
René Borruey, architecte, enseignant-chercheur à l’École
Nationale Supérieure d’architecture de Marseille, évoque une
ville en déclin démographique et économique entre les années 70
et 90, au profit de la périphérie. L'intercommunalité impulsée
par l’État pour rééquilibrer le territoire et mutualiser les
infrastructures et services, conduit selon les édiles locaux à
"payer pour Marseille". La réforme territoriale a mis en
relief la « polarisation du centre face à la périphérie » selon
le politologue Nicolas Maisetti. Alors qu'un nouveau pallier de
coopération intercommunale est franchi, la communauté urbaine
largement dominé par une majorité de droite se déchire. Les «
petites villes » réclament plus d'autonomie face à Marseille.
En-dehors du FN, il y a la liste UMP et 2 autres constituées par des
élus (DVD) de petites communes qui essaient de faire plier le géant
marseillais. Le maire de Marignane, Eric le Dissès, mène un de ses
groupes. Il a déjà fait main-basse sur une vice-présidence après
avoir fait perdre à une voix près, la présidence de MPM à l'UMP
en 2008.
Si Jean-Claude Gaudin
semble mener sa barque dans la formation de la métropole, il y a
fort à parier que son retrait futur de la vie politique, contribuera
à enfoncer encore davantage la droite locale dans la tourmente.
Cyrille CRESPY & Florent BASCOUL
Cyrille CRESPY & Florent BASCOUL
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